lard, petit, débile, qui avait des cheveux blancs et des dents jaunes. « Passant, dit-il au prince, suis-je bien sur la route de Jayatourâ ? — Oui, répondit le prince ; mais que vas-tu faire à Jayatourâ ? — Le roi de la ville a un fils, dit le brahmane : c’est le prince Viçvantara ; or, Viçvantara est, d’après les récits qu’on fait, d’une extrême bonté ; il a sauvé de la famine le royaume de Kalinga, et, quoi qu’on lui demandât, il l’a toujours donné. Je verrai Viçvantara, et je sais qu’il ne me rebutera point. — Si tu poursuis ta route vers Jayatoura, reprit le prince, tu ne verras pas Viçvantara ; son père l’a exilé au désert. — Malheureux que je suis ! s’écria le brahmane. Qui secourra ma faiblesse ? Mon espoir s’en va, et je rentrerai dans ma demeure, aussi pauvre que j’en suis sorti ? » Il pleurait. « Ne pleure point, lui dit Viçvantara ; je suis l’homme que tu veux voir. Tu ne m’auras pas rencontré vainement. Mâdrî, Jâlin, Krishnâjinâ, descendez du char ! Il ne m’appartient plus : je l’ai donné à ce vieillard. » Le brahmane se réjouit, et les exilés s’éloignèrent. Ils marchaient. Quand les enfants étaient fatigués, Viçvantara portait Jâlin, et Mâdrî Krishnâjinâ. Au bout de quelques jours, ils virent un troisième brahmane qui venait à eux. Il voulait aller à Jayatourâ, pour obtenir une aumône du prince
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