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ses enfants étaient déjà loin de la ville, quand ils virent un brahmane qui venait à eux. « Passant, dit le brahmane, suis-je bien sur le chemin de Jayatourâ ? — Oui, répondit Viçvantara ; mais que vas-tu faire à Jayatourâ ? — Je viens d’un pays lointain, reprit le brahmane. J’ai appris qu’à Jayatourâ vit un prince libéral nommé Viçvantara ; il avait un éléphant merveilleux, et il l’a donné au roi de Kalinga. Il fait de constantes aumônes ; je veux voir cet homme bienfaisant, je solliciterai de lui quelque grâce : je sais qu’on ne l’implore jamais en vain. » Viçvantara dit au brahmane : « Je suis l’homme que tu cherches, Viçvantara, fils du roi Sañjaya ; parce que j’ai donné mon éléphant au roi de Kalinga, mon père m’envoie en exil. Que pourrais-je te donner, ô brahmane ? » En entendant ces paroles, le brahmane se mit à gémir ; il disait d’une voix pitoyable : « On m’a donc trompé ! J’allais plein d’espoir, et il faudra que je retourne, déçu, vers ma demeure ! » Viçvantara l’interrompit : « Console-toi, brahmane. Tu ne te seras pas adressé vainement au prince Viçvantara. » Il détela les chevaux du char et les donna au brahmane, qui s’en fut, remerciant son bienfaiteur. Viçvantara continua sa route ; maintenant, il tirait lui-même le char. Bientôt, il vit venir un second brahmane. C’était un vieil-