qui appartenait au prince Viçvantara ; il envoya à Jayatourâ huit brahmanes, pour l’obtenir et l’amener dans la misérable contrée. Les brahmanes arrivèrent dans la ville de Viçvantara au moment d’une fête ; monté sur son éléphant, le prince se rendait au temple, pour y faire des aumônes. Il vit les envoyés du roi étranger. « Pourquoi êtes-vous venus ici ? leur demanda-t-il. — Seigneur, répondirent les brahmanes, le pays de Kalinga, qui est le nôtre, souffre de la sécheresse et de la famine ; ton éléphant, en nous ramenant la pluie, peut nous sauver ; veux-tu nous le donner ? — Que ne me demandez-vous davantage ? reprit Viçvantara. Que ne me demandez-vous mes yeux et ma chair ? Emmenez l’éléphant, et que, par lui, une pluie vivifiante tombe sur vos champs et vos jardins ! » Il donna l’éléphant aux brahmanes qui s’en allèrent, tout joyeux. Mais les habitants de Jayatourâ furent désolés ; ils craignirent la sécheresse pour leur pays, et ils allèrent se plaindre au roi Sañjaya ; « Seigneur, criaient-ils, ton fils a mal agi ; son éléphant nous gardait de la famine ; que deviendrons-nous, désormais, si le ciel nous refuse la pluie ? Sois impitoyable, seigneur, et que Viçvantara paye de la vie son imprudence. » Le roi répondit à ses sujets par des larmes, il leur fit mille promesses, on ne l’écouta
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