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tous les yeux. Le roi Çouddhodana, tout ému, fit quelques pas vers lui. « Mon fils… » s’écria-t-il. Sa voix hésita, de ses yeux tombèrent des larmes heureuses, et il inclina doucement la tête.

Et les Çâkyas, voyant que le père avait rendu hommage au fils, durent se prosterner humblement.

On avait dressé pour le Maître un siège magnifique. Il y prit place. Alors, le ciel s’ouvrit, et une pluie de roses tomba sur le parc. L’air et la terre en étaient embaumés. Le roi, comme les Çâkyas, admirait. Et le Maître parla :

« Déjà, dans une existence ancienne, j’ai vu ma famille, réunie autour de moi, m’adresser des louanges unanimes. En ce temps-là régnait sur la ville de Jayatourâ le roi Sañjaya ; sa femme s’appelait Phousatî, et ils avaient un fils nommé Viçvantara. Viçvantara, à l’âge voulu, épousa Mâdrî, la plus belle des princesses, et il en eut deux enfants, un fils, Jâlin, et une fille, Krishnâjinâ. Il possédait un éléphant blanc qui avait le pouvoir merveilleux de faire pleuvoir à son gré. Or, le pays de Kalinga fut affligé d’une sécheresse extrême ; toutes les herbes étaient brûlées, et aucun fruit ne se formait aux arbres ; les hommes et les bêtes mouraient de faim et de soif. Le roi de Kalinga apprit la vertu singulière de l’éléphant