retournerai donc près de lui, par le chemin des airs. »
Mais le roi se récria :
« Je veux que tu doives à moi ta nourriture de chaque jour, Oudâyin ; et je veux qu’à moi aussi mon fils doive la sienne, tant que durera le voyage qu’il a entrepris pour me plaire. Mange. Puis tu porteras au Bienheureux la nourriture que je te donnerai pour lui. »
Oudâyin mangea et le roi lui fit remettre, pour son fils, un vase de mets savoureux. Le sage lança le vase en l’air, puis, lui-même, il s’envola.
Le vase alla tomber aux pieds du Bouddha, qui remercia fort son ami. Et, chaque jour, tant que dura le voyage, Oudâyin vola chercher, au palais du roi Çouddhodana, la nourriture du Maître ; et le Maître était heureux du zèle que le disciple mettait à le servir.
Il arriva enfin à Kapilavastou. Pour le recevoir, les Çâkyas s’étaient réunis dans un parc aimable, tout fleuri. Mais beaucoup d’entre eux étaient pleins d’orgueil, et ils avaient pensé : « Il y en a parmi nous de plus âgés que Siddhârtha ! Pourquoi exigerait-il l’hommage de ceux-là ? Que les enfants, que les tout jeunes gens s’inclinent devant lui ; ses aînés resteront la tête haute ! »
Le Bienheureux entra dans le parc. Il marchait dans une lumière vive qui éblouissait