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XII


Le Maître ne marchait pas très vite, et la distance était longue de Râjagriha à Kapilavastou. Aussi le sage Oudâyin jugea-t-il bon d’avertir le roi Çouddhodana que son fils s’était mis en route ; il prendrait patience et ne pleurerait pas des larmes inutiles.

Oudâyin s’envola à travers les airs, et, en un temps très court, il fut au palais de Çouddhodana. Il trouva le roi dans une grande affliction.

« Seigneur, dit-il, ton fils, bientôt, sera dans Kapilavastou. Sèche tes larmes.

— Ah, reprit le roi, c’est toi, cher Oudâyin ! Je croyais que, toi aussi, tu avais oublié le message dont je t’avais chargé, et je désespérais de jamais revoir mon fils bien-aimé. Mais te voici, et la nouvelle que tu m’apportes est heureuse entre toutes. Je n’aurai plus de larmes, maintenant, et j’attendrai doucement l’heure sainte où mon fils paraîtra devant mes yeux. »

Il ordonna qu’on servit à Oudâyin le plus riche des repas.

« Je ne mangerai pas ici, seigneur, dit Oudâyin. Je ne puis rien prendre sans savoir si mon maître a trouvé, lui-même, le repas qui lui convient. Je