Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/136

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Chaque jour faisait plus vif le désir qu’il avait de revoir son fils, et il dépêcha un nouveau messager vers le Bois des bambous. Mais de cet homme encore il attendit vainement le retour. Neuf fois il envoya des messagers au Bienheureux ; neuf fois, les messagers, à entendre la parole sacrée, résolurent de devenir moines.

Çouddhodana, enfin, fit appeler Oudâyin.

« Oudâyin, lui dit-il, tu sais que, des neuf messagers qui sont partis pour le Bois des bambous, pas un n’est revenu, pas un ne m’a fait savoir comment on avait accueilli mon message. J’ignore même s’ils ont parlé à mon fils, s’ils l’ont vu. Je suis très triste, Oudâyin. Je suis vieux. Je sens que la mort me guette. J’espère demain vivre encore, mais il serait téméraire de songer aux saisons lointaines. Pourtant, avant de mourir, je voudrais bien revoir mon fils. Autrefois, Oudâyin, tu étais son meilleur ami ; va le trouver, je ne connais point de messager qu’il reçoive mieux que toi. Dis-lui toute ma tristesse, dis-lui tout mon désir, et puisse-t-il n’y être pas insensible !

— J’irai donc, seigneur, » répondit Oudâyin.

Il partit. Il n’eut pas besoin d’être arrivé au Bois des bambous pour décider en lui-même qu’il se ferait moine. Mais les paroles du roi Çouddhodana l’avaient ému, et il pensait : « Je dirai au