Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/135

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Alors, la harde ne courra plus aucun danger, et, sans cesse, elle croîtra en nombre et en force. Comprenez, ô disciples, ce que je viens de vous dire. Comme la harde au bord de l’étang vaste et profond, les hommes vivent auprès des plaisirs. Celui qui veut leur mal, leur souffrance et leur perte, c’est Mâra le Malin. Le marécage où périssent les êtres, c’est la jouissance, c’est le désir, c’est l’ignorance. Celui qui veut le bien, la santé, la prospérité de tous, c’est le Parfait, le Saint, le bienheureux Bouddha. Par moi, disciples, a été ouvert le chemin sûr ; par moi a été détruit le chemin perfide. Vous n’irez pas au marécage ; vous monterez au clair sommet de la montagne. Tout ce que peut faire un maître qui a pitié de ses disciples, un maître qui veut le bien de ses disciples, je l’ai fait pour vous, ô mes disciples. »

Le messager écouta le Maître ; il fut ravi de sa parole, il se jeta à ses genoux, et il dit :

« Reçois-moi parmi tes disciples, ô Bienheureux. »

Le Maître étendit les mains et dit :

« Viens, moine. »

Le messager se releva, et, aussitôt, ses habits prirent, d’eux-mêmes, la forme et la couleur qu’ont les habits des moines. Il oublia tout du monde, et il ne dit point au Maître le désir de Çouddhodana.

Le roi se lassa d’attendre le retour du messager.