— Ami, c’est récemment que j’ai quitté le monde ; je ne connais la loi que depuis peu de temps ; je ne puis te la dire dans toute son ampleur, mais je puis brièvement t’en faire saisir l’esprit.
— Fais cela, ami, s’écria Çâripoutra. Parle peu, parle beaucoup, comme il te plaira ; mais dis-moi l’esprit de la loi. L’esprit seul m’importe. »
Le vénérable Açvajit dit cette seule parole :
« Le Parfait enseigne la cause, le Parfait enseigne les fins. »
Quand il entendit ces mots, Çâripoutra se sentit tout heureux ; il lui sembla qu’il entrevoyait la vérité : « Tout ce qui naît a une fin, » pensa-t-il. Il remercia fort Açvajit, et il le quitta, plein d’espoir.
Il alla trouver Maudgalyâyana.
« Ami, dit Maudgalyâyana en apercevant Çâripoutra, ami, que ta figure est sereine ! que ton regard est pur et clair ! Aurais-tu obtenu la délivrance de la mort ?
— Oui, ami. Un maître est venu près de Râjagriha qui enseigne la délivrance de la mort. »
Çâripoutra raconta la rencontre qu’il avait faite, et les deux amis résolurent d’aller trouver le Bienheureux. Leur maître Sañjaya voulut les retenir.
Restez avec moi, dit-il, je vous donnerai