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même temps qu’un homme fort met à tendre ou à ployer le bras, et il se trouva devant le Bienheureux. En signe de vénération, il découvrit une de ses épaules, il s’agenouilla, il haussa vers le Bienheureux ses mains unies, et il parla :

« Daigne, ô Maître, enseigner la science, daigne, ô Bienheureux, enseigner la science. Il est des êtres purs ; la boue terrestre ne les a pas souillés ; mais, si la science ne leur est pas enseignée, comment feront-ils leur salut ? Ceux-là, il faut qu’ils soient sauvés : sauve-les ! Ils t’écouteront, ils seront tes disciples. »

Ainsi parlait Brahmâ. Le Bienheureux gardait le silence. Brahmâ reprit :

« Jusqu’ici une loi mauvaise a régné sur la terre. Elle induit les hommes à pécher. C’est à toi qu’il appartient de l’abolir. Ô sage, ouvre-nous la porte de l’éternité ; dis-nous ce que tu as découvert, ô sauveur ! Tu es celui qui a gravi la montagne ; tu es debout, sur la cime rocheuse, et tu contemples, au loin, tout le peuple des hommes. Daigne avoir pitié, ô sauveur ; regarde les races misérables, et qui souffrent la dure nécessité de la naissance et de la vieillesse. Marche, héros victorieux, marche ! Va par le monde, sois le guide, sois la lumière. Parle, enseigne : ils seront nombreux, ceux qui comprendront ta parole. »

Et le Bienheureux répondit :