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LXXXV
DES LIVRES HERMÉTIQUES.


âmes telle qu’elle est exposée dans les ouvrages des platoniciens et surtout dans l’Antre des Nymphes de Porphyre, avec cette différence toutefois, que pour les Grecs l’incarnation est un acte librement accompli : l’âme, entraînée par le désir, descend volontairement dans la sphère de la vie. Cette doctrine n’était pas particulière aux platoniciens ; elle se trouvait dans le poëme d’Empédocle et dans d’autres écrits de l’école pythagoricienne. Les auteurs qui en parlent la rapportent souvent aux initiations mystiques : il est donc difficile de dire s’il faut en faire honneur à la philosophie ou à la religion ; encore moins peut-on savoir à quelle source a puisé l’auteur du Livre sacré.

Macrobe, dans son commentaire sur le Songe de Scipion nous montre les âmes descendant du ciel par degrés successifs et recevant dans chacune des sept sphères une faculté spéciale. L’action des Dieux planétaires sur la vie humaine est exposée aussi, mais d’une façon plus obscure, par l’auteur du Livre sacré. Il décrit ensuite le désespoir des âmes après leur condamnation : « Les âmes allaient être emprisonnées dans les corps ; les unes gémissaient et se