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LXXXIV
ÉTUDE SUR L’ORIGINE


le Timée de Platon : « Ô âmes, beaux enfants de mon souffle et de ma sollicitude, vous que j’ai fait naître de mes mains pour vous consacrer à mon monde, écoutez mes paroles comme des lois, ne vous écartez pas de la place qui vous est fixée par ma volonté. Le séjour qui vous attend est le ciel avec son cortége d’étoiles et ses trônes remplis de vertus. Si vous tentez quelque innovation contre mes ordres, je jure par mon souffle sacré, par cette mixture dont j’ai formé les âmes et par mes mains créatrices, que je ne tarderai pas à vous forger des chaînes et à vous punir. »

Dieu associe ensuite les âmes à l’œuvre de la création ; il les invite à former les animaux, en leur donnant pour modèles les signes du zodiaque et les autres animaux célestes. Les âmes, fières de leur œuvre, s’écartent des limites prescrites, et en punition de leur désobéissance sont condamnées à habiter les corps. Il n’y a rien là de pareil au dogme du péché originel ; la chute des âmes est la conséquence d’une faute qui leur est propre, et non l’héritage d’un ancêtre commun. Ce serait plutôt quelque chose d’analogue à la doctrine de la descente des