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LXXXIII
DES LIVRES HERMÉTIQUES.


fouilles d’après cette indication. Il faut nous borner à savoir que l’inertie générale dura jusqu’au moment où le créateur, sur la prière des Dieux inférieurs, se décida à ordonner l’univers. « Alors Dieu sourit, et il dit à la Nature d’exister ; et, sortant de sa voix, le Féminin s’avança dans sa parfaite beauté. Les Dieux avec stupeur contemplaient cette merveille, et le grand ancêtre, versant un breuvage à la Nature, lui ordonna d’être féconde ; puis, pénétrant tout de ses regards, il dit ceci : « Que le ciel soit la plénitude de toutes choses, et l’air, et l’éther ! » Dieu dit, et cela fut. »

Cette dernière phrase semble une réminiscence de la Bible ; cependant il est difficile de trouver dans l’ensemble de l’ouvrage une influence juive. L’auteur aborde plusieurs questions qui tiennent une place importante dans la théologie chrétienne, et les solutions qu’il donne sont très-différentes de celles du christianisme. Il décrit la création des âmes, dont la Bible ne dit rien, et il la décrit minutieusement, comme une opération chimique. Le discours que Dieu leur adresse après les avoir créées rappelle l’allocution du Dieu suprême aux Dieux inférieurs dans