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ÉTUDE SUR L’ORIGINE


impertinente ! La ville est riche, opulente, féconde, personne n’y vit sans rien faire. Les uns soufflent du verre, les autres font du papier, tous sont marchands de toile, et ils en ont bien l’air. Les goutteux ont de l’ouvrage, les boiteux travaillent, les aveugles aussi ; personne n’est oisif, pas même ceux qui ont la goutte aux mains… Pourquoi cette ville n’a-t-elle pas de meilleurs mœurs. Elle mériterait par son importance d’être à la tête de toute l’Égypte. Je lui ai tout accordé, je lui ai rendu ses anciens priviléges, et j’en ai ajouté tant de nouveaux qu’il y avait de quoi me remercier. J’étais à peine parti qu’ils tenaient mille propos contre mon fils Vérus ; quant à ce qu’ils ont dit d’Antinoüs, tu dois t’en douter. Je ne leur souhaite qu’une chose, c’est de manger ce qu’ils donnent à leurs poulets pour les faire éclore, je n’ose pas dire ce que c’est. Je t’envoie des vases irisés de diverses couleurs que m’a offerts le prêtre du temple ; ils sont spécialement destinés à toi et à ma sœur pour l’usage des repas, les jours de fête ; prends garde que notre Africanus ne les casse. »

Ces chrétiens adorateurs de Sarapis, dont parle Hadrien, sont probablement les gnostiques, qui