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LXVII
DES LIVRES HERMÉTIQUES.


mons, on s’étonne moins des tendances communistes qui se sont manifestées dans quelques sociétés chrétiennes. Les nicolaïtes, contre lesquels saint Jean s’élève dans l’Apocalypse, ont même été accusés d’étendre cette communauté aux femmes ; leur chef passait pour avoir mis la sienne en commun.

On peut suivre dans les livres hermétiques les destinées de cette gnose judéo-égyptienne qui, au Ier siècle, a côtoyé le christianisme sans se laisser absorber, en passant insensiblement de l’école juive de Philon à l’école grecque de Plotin. Dans Philon, le judaïsme s’avouait hautement par de continuelles allusions à la Bible. Dans le Poimandrès et le Sermon sur la montagne, il se trahit çà et là par quelques réminiscences. On peut encore trouver des traces de l’élément juif dans le discours VII, intitulé : Le plus grand mal est l’ignorance de Dieu ; c’est une prédication assez insignifiante en faveur de la vie contemplative, un développement de l’allocution adressée aux hommes dans le Poimandrès. Il y a d’autres dialogues, d’un caractère mixte, qu’on peut rapporter avec autant de vraisemblance à l’influence grecque ou à l’influence juive. Tel est celui