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LXV
DES LIVRES HERMÉTIQUES.


voque ; il ajoute même : « Poimandrès, l’Intelligence souveraine, ne m’a rien révélé de plus que ce qui est écrit, sachant que je pourrais par moi-même comprendre et entendre ce que je voudrais, et voir toutes choses. » Après beaucoup de réticences et d’aphorismes amphigouriques, Hermès finit par se laisser arracher son secret, et, malgré les étonnements de son disciple et la peine qu’il paraît avoir à comprendre, ce secret se réduit à une idée toute simple : c’est que, pour s’élever dans le monde idéal, il faut se dégager des sensations. On devient ainsi un homme nouveau, et la régénération morale s’opère d’elle-même. On n’a qu’à combattre chaque vice par une vertu correspondante, ce n’est pas plus difficile que cela.

Ce morceau peut se placer, dans l’ordre des idées et des temps, entre le Poimandrès et les premières sectes gnostiques ; il doit être peu antérieur aux fondateurs du gnosticisme, Basilide et Valentin. On y trouve déjà la Décade, la Dodécade, l’Ogdoade, ce goût pour les nombres sacrés que les gnostiques empruntèrent aux pythagoriciens et aux kabbalistes. Le corps y est comparé à une tente, métaphore qui se