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LXIV
ÉTUDE SUR L’ORIGINE


de commun avec la simplicité du style évangélique. Le fils de Dieu, l’homme unique, n’est pas pour lui un personnage réel et historique, c’est plutôt un type abstrait de l’humanité, analogue à l’homme idéal du Poimandrès, à l’Adam Kadmon de la Kabbale, à l’Osiris du Rituel funéraire des Égyptiens. Il est vrai que les gnostiques donnèrent ce caractère au Christ, distinct pour eux de l’homme Jésus ; mais dans le dialogue hermétique le régénérateur n’est pas désigné sous le nom de Christ : on ne peut donc pas y reconnaître l’œuvre d’un gnostique chrétien.

Pour admettre que l’auteur fût chrétien, il faudrait supposer qu’il dissimule à dessein une partie de ses croyances, que son enseignement écrit n’est qu’une introduction à un enseignement oral, et qu’il réserve aux seuls initiés le grand mystère de l’incarnation et le nom même du Christ. Cette hypothèse n’est point absolument inadmissible, cependant il ne semble pas qu’on doive s’y arrêter. Il est vrai que, selon la coutume de son temps, l’auteur prend un ton d’hiérophante ; mais aucune allusion n’indique qu’il garde quelque chose en réserve au delà de ce qu’il dit. Poimandrès est la seule autorité qu’il in-