Page:Hermès Trismégiste, 1866, trad. Ménard.djvu/77

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LXIII
DES LIVRES HERMÉTIQUES.


tiations était un moyen de propagande et un appât pour la curiosité, tout le monde voulait être initié à quelque chose.

Les chrétiens n’avaient pas créé cette situation, mais ils l’acceptèrent, préparant le terrain peu à peu, s’adressant successivement à l’un et à l’autre et ne dévoilant pas toute leur doctrine à la fois. Les principaux points de cette doctrine étaient résumés dans la prédication évangélique intitulée : Discours sur la montagne ; ces mots devaient revenir de temps en temps aux oreilles des Juifs non encore initiés à l’Évangile. Qu’un d’entre ceux-ci ait imaginé de produire une révélation sous le même titre, rien n’est plus naturel ; mais, de même qu’entre le Poimandrès et le Pasteur d’Hermas, la ressemblance ici s’arrête au titre. Le Discours sur la montagne rapporté dans l’Évangile de saint Matthieu contient un enseignement purement moral ; il n’est question de la régénération que dans l’Évangile de saint Jean. L’auteur qui écrit sous le nom d’Hermès, à qui cette idée de régénération était sans doute parvenue comme une rumeur vague, l’expose sous une forme emphatique et prétentieuse qui n’a rien