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LV
DES LIVRES HERMÉTIQUES.
« Bientôt descendirent des ténèbres… qui se changèrent en une nature humide et trouble, et il en sortit un cri inarticulé qui semblait la voix de la lumière ; une parole sainte descendit de la lumière sur la nature.

Ce qui en toi voit et entend est le Verbe du Seigneur ; l’Intelligence est le Dieu père.


Je crois en toi et te rends témoignage ; je marche dans la vie et la lumière. Ô Père, sois béni, l’homme qui t’appartient veut partager ta sainteté comme tu lui en as donné le pouvoir. »
 La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas contenue.


« C’est la lumière véritable qui illumine tout homme venant en ce monde.

« À ceux qui l’ont reçu elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom. »



Il est très-probable que le Poimandrès et l’Évangile de saint Jean ont été écrits à des dates peu éloignées l’une de l’autre, dans des milieux où les mêmes idées et les mêmes expressions avaient cours, l’un parmi les Judæo-Grecs d’Alexandrie, l’autre parmi ceux d’Éphèse. Il y a toutefois entre eux une différence profonde qui se résume dans ce mot de saint Jean : « Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous. » L’incarnation du Verbe est le dogme fondamental du christianisme, et comme il n’y a aucune trace de ce dogme dans le Poimandrès,