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XLIX
DES LIVRES HERMÉTIQUES.

ainsi frappés et tourmentés, j’étais affligé de ce qu’ils étaient torturés sans relâche. Et je dis à l’ange qui me parlait : Seigneur, quel est ce pasteur amer et sans entrailles ? Et il me dit : C’est l’ange de la punition ; il est un des anges justes, mais préposé à la punition. Il reçoit ceux qui se sont égarés loin de Dieu et qui ont marché selon leurs désirs, et il les punit comme ils le méritent, par des châtiments terribles et variés[1]. »

Ce qu’il importe surtout de remarquer, c’est que Philon et saint Hermas représentent deux aspects différents de ce monde juif, si multiple dans son unité apparente, et dont le Poimandrès va nous offrir une troisième nuance. Les Juifs, malgré leurs efforts pour s’isoler, étaient devenus, par la transportation, l’exil ou les émigrations volontaires, ce que leurs frères aînés les Phéniciens avaient été par le commerce, des agens de communication entre les autres peuples. Philon est aussi grec que juif ; l’auteur du Pasteur est un Juif à peine hellénisé ; dans le Poimandrès, des doctrines égyptiennes, peut-être même quelques

  1. S. Hermae Pastor, lib. III, similit. VI.