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XLV
DES LIVRES HERMÉTIQUES.


particulièrement dans le Poimandrès et le Sermon sur la montagne ; peut-être y trouvera-t-on aussi la raison des différences souvent constatées entre les trois premiers évangiles et le quatrième.

Poimandrès signifie le pasteur de l’homme ; le choix de ce mot pour désigner l’Intelligence souveraine est expliqué par ce passage de Philon : « Notre intelligence doit nous gouverner comme un pasteur gouverne ses chèvres, ses bœufs ou ses moutons, préférant pour lui-même et pour son bétail l’utile à l’agréable. C’est surtout et presque uniquement à la providence de Dieu que les parties de notre âme doivent de n’être pas sans direction, et d’avoir un pasteur irréprochable et parfaitement bon, qui empêche notre pensée de s’égarer au hasard. Il faut qu’une seule et même direction nous conduise à un but unique ; rien n’est plus insupportable que d’obéir à plusieurs commandements. Telle est l’excellence des fonctions de pasteur qu’elles sont justement attribuées non-seulement aux rois, aux sages, aux âmes purifiées par l’initiation, mais à Dieu lui-même. Celui qui l’affirme n’est pas le premier venu, c’est un prophète qu’il est bon de croire, celui qui a écrit les hymnes ; voici ce