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XLIII
DES LIVRES HERMÉTIQUES.


Ce second Dieu est le monde, manifestation visible du Dieu invisible[1]. Quelquefois ce rôle est attribué au soleil[2], qui crée les êtres vivants, comme le Père crée les essences idéales. Sous cette forme, la pensée hermétique se rapproche de l’ancienne théologie égyptienne. « Une stèle du musée de Berlin, dit M. Mariette, appelle le soleil le premier né, le fils de Dieu, le Verbe. Sur l’une des murailles du temple de Philae… et sur la porte du temple de Medinet-Abou, on lit : « C’est lui, le soleil, qui a fait tout ce qui est, et rien n’a été fait sans lui jamais ; » ce que saint Jean, précisément dans les mêmes termes, dira quatorze siècles plus tard du Verbe[3]. » Le troisième Dieu des livres hermétiques, l’homme[4], considéré dans son essence abstraite, n’est pas sans analogie avec Osiris, qui est quelquefois pris pour le type idéal de l’humanité ; dans le Rituel funéraire, l’âme qui se présente au jugement s’appelle toujours « l’osiris un tel. » Cette trinité hermétique, Dieu, le monde, l’homme, n’est pas plus éloignée des anciennes

  1. Hermès, II, Disc. d’initiation, VI, et I, la Clé.
  2. Ibid., II, 10 ; IV, Défin. I.
  3. Mariette, Mémoire sur la mère d’Apis.
  4. Hermès, II, VI.