Page:Hermès Trismégiste, 1866, trad. Ménard.djvu/56

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
XLII
ÉTUDE SUR L'ORIGINE


lui-même éternellement ; » d’autres textes le nomment « le seigneur des êtres et des non-êtres[1]. » C’est bien là ce Dieu du panthéisme hermétique par qui et en qui tout existe, ce père universel dont la seule fonction est de créer, celui dont les livres d’Hermès nous disent : « L’éternel n’a pas été engendré par un autre, il s’est produit lui-même, ou plutôt il se crée lui-même éternellement[2] ; » — « si le créateur n’est autre que celui qui crée, il se crée nécessairement lui-même, car c’est en créant qu’il devient créateur[3] ; » — « il est ce qui est et ce qui n’est pas[4]. » L’idée que les anciens textes rendent par ua en ua, le un de un, le πρῶτος τοῦ πρώτου (prôtos tou prôtou) de Jamblique, ou par pau ti, le Dieu double ou être double, c’est-à-dire père et fils, selon la face du mystère qu’on veut principalement considérer[5], sa retrouve aussi dans les livres d’Hermès, où il est souvent question du fils de Dieu[6], du Dieu engendré.

  1. De Rougé, Étude sur le Rituel funéraire. (Revue archéologique, 1860, p. 236, 347, 336, 357.)
  2. Hermès, I, Rien ne se perd, etc.
  3. Ibid., I, Hermès à Asclèpios.
  4. Ibid., I, le Dieu invisible est très-apparent.
  5. De Rougé, Étude sur le Rituel funéraire. (Revue archéologique, 1860, p. 337, 356, 357.)
  6. Hermès, I, la Clé.