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XLI
DES LIVRES HERMÉTIQUES.


le sein de tous les êtres ; je suis le commencement, le milieu et la fin[1]. » Comme il n’y a pas de preuves positives d’une communication entre l’Inde et l’Égypte, on ne peut expliquer ces analogies par des emprunts. Il est seulement curieux de trouver, chez des peuples différents, les mêmes doctrines à côté des mêmes formes sociales : le panthéisme répond au système des castes, comme le monothéisme à la monarchie et le polythéisme à la république.

M. Vacherot reconnaît dans la théologie hermétique des pensées et des expressions néoplatoniciennes, d’autres empruntées à Philon et aux autres livres juifs ; il est facile d’y reconnaître aussi le panthéisme égyptien dépouillé de ses formes symboliques et revêtu des formes abstraites de la philosophie grecque. Ainsi, dans une inscription du temple de Saïs citée par Plutarque et par Proclos, Neith disait : « Je suis tout ce qui est, ce qui a été, ce qui sera[2]. » D’après M. de Rougé, le Dieu suprême est défini dans plusieurs formules du Rituel funéraire comme « celui qui existe par lui-même, » — « celui qui s’engendre

  1. Baghavat-Gita, VII, IX, X.
  2. Plut., Isis et Osiris ; Procl., In Tim., I, p. 30.