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ÉTUDE SUR L'ORIGINE


et totalité sont des termes synonymes en Dieu[1]. »

La première idée qui s’offre à l’esprit quand on étudie cette philosophie est de la rapprocher de celle des brahmanes. En comparant les livres hermétiques avec le Bhagavat-Gîta, on voit souvent les mêmes idées se présenter sous des expressions presque identiques : « Je suis l’origine et la dissolution de l’univers. Rien n’est plus grand que moi ; de moi dépendent les choses, comme des perles suspendues à un cordon. Je suis l’humidité dans les eaux, la splendeur dans le soleil et la lune, la parole sainte dans les Védas, la force dans l’air, la virilité dans l’homme. — Je suis le parfum de la terre, l’éclat de la flamme, l’intelligence des intelligents, la force des forts. Je connais les êtres passés, présents et futurs, mais moi, nul ne me connaît. — Je pénètre l’univers de chaleur, je retiens et déverse les pluies, je suis la mort et l’immortalité, je suis l’être et le néant, ô Arjuna ! — Je suis le générateur de toutes les choses, de moi l’univers se développe. Je suis l’esprit qui réside dans

    est le père unique, et c’est pourquoi lui-même n’a pas de nom, car il est le père de tous. » (I, le Dieu invisible est très-apparent.)

  1. « Le tout qui est un, et l’un qui est tout. » (IV, Définitions, I.)