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XXXIII
DES LIVRES HERMÉTIQUES.


empruntant à l’Asie et à l’Égypte leurs tendances unitaires et mystiques, s’attache directement à la philosophie grecque, dont elle cherche à fondre toutes les sectes divergentes. Dans les derniers temps du polythéisme, on n’était plus exclusivement stoïcien, épicurien, péripatéticien, ni même platonicien ; toutes ces sectes avaient apporté leur contingent à la somme des idées, et toutes étaient représentées, par quelque côté, dans la philosophie commune. Ces compromis n’étaient pas nouveaux, Platon avait beaucoup emprunté aux éléates et aux pythagoriciens. La démonologie, qui tient tant de place dans la philosophie alexandrine, n’était point une invention de Platon, ni même d’Empédocle ou de Pythagore ; on la trouve en germe dans les Travaux et Jours d’Hésiode.

À côté de ces écoles, et comme pour servir de lien entre elles, s’en développe une autre qui ne se rattache à aucun nom historique et n’est représentée que par les livres hermétiques. Ces livres sont les seuls monuments que nous connaissions de ce qu’on peut appeler la philosophie égyptienne. Il est vrai qu’ils ne nous sont parvenus qu’en grec, et il n’est