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LIVRE IV.

sentiment les pousse à une mutuelle bienveillance, et un même amour produit une harmonie universelle.

Ainsi, bénissons Dieu et redescendons à ceux qui ont reçu de lui le sceptre. Après avoir commencé par les rois et nous être exercés à célébrer leurs louanges, il nous faut glorifier la piété envers l’être suprême. Que lui-même nous instruise à le bénir ; exerçons-nous par lui à cette étude. Que notre premier et principal exercice soit la piété envers Dieu et la louange des rois. Car notre reconnaissance leur est due pour la paix féconde dont ils nous font jouir. C’est la vertu du roi, c’est son nom seul qui garantit la paix ; on le nomme le roi (βασιλεύς (basileus)) parce qu’il marche (βαίνειν (bainein)) dans sa royauté et sa puissance, et qu’il règne par la raison et la paix. Il est au-dessus de toute royauté barbare ; son nom même est un symbole de paix. Le nom seul du roi suffit souvent pour repousser l’ennemi[1]. Ses statues sont des

  1. On pourrait voir là une allusion au nom de Ptolémée, qui signifie guerrier, mais il est bien plus naturel de penser à celui de Valens, qui signifie puissant, courageux. Valens fut associé à l’empire par son frère Valentinien, ce qui expliquerait pourquoi l’auteur parle tantôt du roi, tant des rois. Les panégyriques d’empereurs étaient fort à la mode à cette époque ; mais en Égypte, cette servilité monarchique avait toujours existé. L’explication étymologique du mot ϐασιλεύς (basileus) prouve que ce morceau a été écrit en grec et n’est pas traduit de l’égyptien. On en peut dire autant du précédent, qui contient une allusion à Phidias. Ces deux morceaux sont écrits dans le même style et paraissent du même auteur.