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HERMÈS TRISMÉGISTE.

Il faudrait dix mille bouches et dix mille voix pour bénir le Dieu de toute pureté, le père de nos âmes, et nous serions impuissants à le célébrer dignement ; car des enfants nouveau nés ne peuvent dignement célébrer leur père, mais ils font selon leurs forces et obtiennent ainsi l’indulgence. Ou plutôt, la gloire de Dieu, c’est qu’il est supérieur à toutes ses créatures ; il est le prélude, le but, le milieu et la fin de leurs louanges ; elle confessent en lui leur père tout-puissant et infini.

Il en est de même du roi. Il est naturel à nous, qui sommes ses enfants, de le bénir ; mais il nous faut demander l’indulgence de notre père, quand même elle nous aurait été accordée avant notre demande. Un père, loin de se détourner de ses petits-fils et de ses enfants nouveau-nés à cause de leur faiblesse, se réjouit de se voir reconnu par eux. Cette connaissance (gnose) universelle qui communique la vie à tous et nous permet de bénir Dieu est elle-même un don de Dieu. Car Dieu, étant bon, a en lui-même le terme de toute perfection ; étant immortel, il enveloppe en lui l’immortelle quiétude, et sa puissance éternelle envoie dans ce monde une bénédiction salutaire. Il n’y a pas de différences entre les êtres qu’il contient, pas de variations ; tous sont sages, une même providence est en tous, une même intelligence les gouverne, un même