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LIVRE IV.

le sépare de l’unité ; si l’unité existe, elle est dans la totalité ; or, elle existe et ne cesse jamais d’être une pour dissoudre la plénitude.

Il se trouve dans l’intérieur des terres des sources jaillissantes d’eau et de feu ; on voit là les trois natures du feu, de l’eau et de la terre, parlant d’une commune racine, ce qui fait penser qu’il y a un réservoir général de la matière, fournissant tout en abondance et recevant l’existence d’en haut. C’est ainsi que le ciel et la terre sont gouvernés par le créateur, j’entends le soleil, qui fait descendre l’essence et monter la matière, qui attire l’univers à lui, qui donne tout à tous et prodigue les bienfaits de sa lumière. C’est lui qui répand ses bienfaisantes énergies non-seulement dans le ciel et dans l’air, mais sur la terre et jusque dans les profondeurs de l’abîme. Et s’il y a une essence intelligible, ce doit être la substance même du soleil, dont sa lumière est le réceptacle. Quelle en est la constitution et la source, lui seul le sait. Pour comprendre par induction ce qui se dérobe à notre vue, il faudrait être près de lui et analogue à sa nature. Mais ce qu’il nous laisse voir n’est pas une conjecture, c’est la vision splendide qui illumine l’ensemble du monde supérieur.

Il est établi au milieu de l’univers comme celui qui porte les couronnes ; et, pareil à un bon co-