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LIVRE IV.


V


L’âme est donc une essence incorporelle ; si elle avait un corps, elle ne pourrait se conserver elle-même, car tout corps a besoin de l’être, de la vie, qui consiste dans l’ordre. Partout où il y a naissance, il y a changement. Le devenir suppose une grandeur, c’est-à-dire une augmentation ; l’augmentation entraîne la diminution, qui elle-même aboutit à la destruction. Ce qui reçoit la forme de la vie participe à l’être par l’âme. Pour produire l’existence, il faut d’abord exister ; j’appelle exister, devenir en raison et participer à la vie intelligente. La vie constitue l’animal, l’intelligence le rend raisonnable, le corps le rend mortel. L’âme est donc incorporelle et possède une puissance immuable. L’animal intelligent peut-il exister sans une essence fournissant la vie ? Pourrait-il être raisonnable si une essence intelligente ne lui fournissait la