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HERMÈS TRISMÈGISTE.


X

Comprendre Dieu est difficile, en parler impossible ; car le corps ne peut exprimer l’incorporel, l’imparfait ne peut embrasser le parfait. Comment associer l’éternel à ce qui dure peu de temps ? L’un demeure toujours, l’autre passe ; l’un est la vérité, l’autre est une ombre imaginaire. Autant la faiblesse diffère de la force, la petitesse de la grandeur, autant le mortel diffère du divin. La distance qui les sépare obscurcit la vision du beau. Les corps sont visibles aux yeux, et ce que l’œil voit la langue peut l’exprimer ; mais ce qui n’a ni corps, ni apparence, ni forme, ni matière ne peut être saisi par nos sens. Je comprends, ô Tat, je comprends ce qui ne peut s’exprimer, voilà Dieu.

(Stobée, Florilegium, Lxxviii.)