l’éternel et le juste. L’homme n’est pas toujours, donc il n’est pas vrai ; l’homme n’est qu’apparence, et l’apparence est le suprême mensonge.
— Mais les corps éternels eux-mêmes ne sont donc pas vrais, mon père, puisqu’ils changent ?
— Ce qui est engendré et sujet au changement n’est pas vrai, mais les produits du grand ancêtre peuvent recevoir de lui une matière vraie. Il y a cependant du faux en eux par le fait du changement, car il n’y a de vrai que ce qui est identique à soi-même.
— Que peut-on donc appeler vrai, mon père ?
— Le soleil, le seul de tous les êtres qui ne change pas et qui reste identique à lui-même. C’est pourquoi à lui seul est confiée l’ordonnance du monde ; il est le chef et le créateur de toutes choses, je l’adore et je me prosterne devant sa vérité, et, après l’unité première, je le reconnais comme créateur.
— Quelle est donc la vérité première, ô mon père ?
— Celui qui est un et seul, ô Tatios ; celui qui n’est pas formé de matière, qui n’est pas dans un corps, qui n’a ni couleur ni figure, qui ne change ni ne se transforme, celui qui est toujours.
Ce qui est mensonge se corrompt, ô mon fils. La