Page:Hermès Trismégiste, 1866, trad. Ménard.djvu/380

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
254
HERMÈS TRISMÉGISTE.

l’éternel et le juste. L’homme n’est pas toujours, donc il n’est pas vrai ; l’homme n’est qu’apparence, et l’apparence est le suprême mensonge.

— Mais les corps éternels eux-mêmes ne sont donc pas vrais, mon père, puisqu’ils changent ?

— Ce qui est engendré et sujet au changement n’est pas vrai, mais les produits du grand ancêtre peuvent recevoir de lui une matière vraie. Il y a cependant du faux en eux par le fait du changement, car il n’y a de vrai que ce qui est identique à soi-même.

— Que peut-on donc appeler vrai, mon père ?

— Le soleil, le seul de tous les êtres qui ne change pas et qui reste identique à lui-même. C’est pourquoi à lui seul est confiée l’ordonnance du monde ; il est le chef et le créateur de toutes choses, je l’adore et je me prosterne devant sa vérité, et, après l’unité première, je le reconnais comme créateur.

— Quelle est donc la vérité première, ô mon père ?

— Celui qui est un et seul, ô Tatios ; celui qui n’est pas formé de matière, qui n’est pas dans un corps, qui n’a ni couleur ni figure, qui ne change ni ne se transforme, celui qui est toujours.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Ce qui est mensonge se corrompt, ô mon fils. La