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LIVRE IV.


IX


Parler de la vérité avec assurance, ô Tatios, c’est chose impossible à l’homme, animal imparfait, composé de membres imparfaits et formé d’un assemblage de corps étrangers ; mais je dis, autant qu’il m’est possible et permis, que la vérité est seulement dans les êtres éternels, dont les corps mêmes sont vrais. Le feu n’est que du feu, et rien de plus ; la terre n’est rien de plus que de la terre ; l’air est de l’air. Mais nos corps sont composés de tout cela ; il y a en eux du feu, de la terre, de l’eau, de l’air, et ils ne sont ni feu, ni terre, ni eau, ni air, ni rien de vrai. Si dès l’origine la vérité est étrangère à notre constitution, comment pourrions-nous voir la vérité, en parler ou seulement la comprendre, à moins que Dieu ne l’ait voulu. Toutes les choses terrestres, ô Tatios, ne sont