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HERMÈS TRISMÉGISTE.


III

Le Seigneur, le créateur des corps immortels, ô Tat, après avoir achevé son œuvre, n’a plus rien fait et ne fait plus rien. Une fois livrés à eux-mêmes et unis les uns aux autres, ces corps éternels se meuvent sans avoir besoin de rien ; s’ils ont besoin les uns des autres, du moins il n’ont besoin d’aucune impulsion étrangère, puisqu’ils sont immortels. Telle devait être la nature des créations de ce Dieu suprême. Mais notre créateur a un corps ; il nous a créés, et sans cesse il crée et créera des corps dissolubles et mortels, car il ne devait pas imiter son propre créateur, et d’ailleurs il ne le pouvait pas. L’un a tiré ses créations de son essence première et incorporelle, l’autre nous a formés d’une essence corporelle et engendrée. Il s’ensuit naturellement que les corps célestes nés d’une essence incorporelle sont impérissables, tandis que nos corps sont dissolubles et mortels, comme étant formés d’une matière corporelle et,