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LIVRE IV.

éternels et sont parfaites comme eux. Les énergies partielles agissent par chacun des êtres vivants ; les énergies spéciales agissent dans chacune des choses qui existent. Il en résulte, mon fils, que l’univers est plein d’énergies. Car il faut que les énergies soient dans les corps, et il y a beaucoup de corps dans le monde. Or, les énergies sont plus nombreuses que les corps, car souvent il y existe une, deux, trois énergies, sans compter celles qui sont universelles. J’appelle universelles les énergies inséparables des corps et qui se manifestent par les sensations, les mouvements ; sans elles, un corps ne peut exister. Autres sont les énergies particulières qui se manifestent dans les âmes humaines par les arts, les sciences et les œuvres. Les sensations accompagnent les énergies, ou plutôt en sont les conséquences. Comprends, ô mon fils, la différence qu’il y a entre les énergies et les sensations. L’énergie vient d’en haut, la sensation est dans le corps et tient de lui son essence ; elle est le siège de l’énergie, elle la manifeste et lui donne en quelque sorte un corps. C’est pourquoi je dis que les sensations sont corporelles et mortelles ; leur existence est attachée à celle du corps ; elles naissent avec lui et meurent avec lui. Les corps immortels n’ont pas de sensation, précisément à cause de leur essence ; car il ne peut y avoir d’autre sensation que celle du bien ou du mal qui arrive à un corps