Page:Hermès Trismégiste, 1866, trad. Ménard.djvu/359

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
233
LIVRE IV.

séjour et d’instruments aux énergies ; or les énergies sont immortelles, et ce qui est immortel est toujours actif : la création des corps est donc une fonction, et elle est éternelle.

Les énergies ou facultés de l’âme ne se manifestent pas toutes à la fois ; quelques-unes agissent dès la naissance de l’homme, dans la partie non raisonnable de son âme ; à mesure que la partie raisonnable se développe avec l’âge, des facultés plus élevées lui prêtent leur concours. Les facultés sont attachées aux corps. Elles descendent des corps divins dans les corps mortels, et c’est par elles que ceux-ci sont créés. Chacune d’elles exerce une fonction du corps ou de l’âme, mais elles [n]’existent [pas][1] dans l’âme indépendamment du corps. Car les énergies sont toujours, mais l’âme n’est pas toujours dans un corps mortel ; elle peut exister sans lui, tandis que les facultés ne peuvent exister sans corps. C’est là un discours sacré, mon fils ; le corps ne peut durer sans l’âme, mais l’être le peut.

— Que veux-tu dire, mon père ?

— Comprends-moi, ô Tat. Quand l’âme est séparée du corps, le corps demeure, mais il est travaillé par une dissolution intérieure et finit par disparaître ; ce

  1. J’ajoute entre crochets une négation qui n’est pas dans le texte, mais qui est conforme au sens.