Page:Hermès Trismégiste, 1866, trad. Ménard.djvu/358

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
232
HERMÈS TRISMÉGISTE.

et ces animaux n’ont rien appris. Ce qui se fait naturellement est le produit d’une activité universelle, la science et l’art appartiennent seulement à ceux qui les ont acquis. Les fonctions communes à tous sont des fonctions naturelles. Ainsi tous les hommes peuvent regarder en haut, mais tous ne sont pas musiciens, ni archers, ni chasseurs, et ainsi du reste. Quelques-uns d’entre eux ont appris une science et un art, et l’exercent. Si de la même manière quelques fourmis faisaient ce que d’autres ne font pas, tu pourrais dire avec raison qu’elles possèdent une science ou qu’elles ont l’art d’amasser des provisions. Mais toutes agissent de même sous l’impulsion de la nature, et sans le vouloir ; il est donc évident que ce n’est ni la science, ni l’art qui les dirige.

Les activités, ô Tat, sont incorporelles et s’exercent dans le corps et par le corps. En tant qu’elles sont incorporelles, tu peux les appeler immortelles ; en tant qu’elles ne peuvent s’exercer en dehors du corps, je dis qu’elles sont toujours dans un corps. Ce qui a sa fin et sa cause déterminées par la providence et la nécessité ne peut rester inactif. Ce qui est sera toujours, c’est là son corps et sa vie. Par cette raison, il y aura toujours des corps ; aussi la création des corps est une fonction éternelle. Car les corps terrestres sont décomposables, mais il faut des corps pour servir de