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HERMÈS TRISMÉGISTE.

ne brûle pas, mais qui pénètre. D’un excès d’eau et de terre avec une quantité suffisante d’air et peu de feu se forment les quadrupèdes ; ceux qui ont plus de feu sont plus courageux que les autres. Une proportion égale d’eau et de terre produit les reptiles, qui manquent d’audace et de franchise parce qu’ils sont privés de feu ; l’abondance d’eau les rend froids, l’abondance de terre les rend lourds et lents, le défaut d’air leur rend le mouvement difficile. De beaucoup d’humidité avec un peu de sécheresse naissent les poissons ; l’absence de feu et d’air les rend timides et les dispose à se cacher, l’excès d’eau et de terre les rapproche par une parenté naturelle de la terre dissoute dans l’eau.

L’accroissement proportionnel des éléments qui composent les corps amène ceux-ci à leur croissance et en arrête le développement quand la mesure est atteinte. De plus, ô mon fils très-aimé, tant que l’équilibre persiste dans la combinaison primitive et dans la vapeur qui en est formée, c’est-à-dire tant que la proportion normale de feu, d’air, de terre et d’eau n’est pas dépassée, l’animal reste en état de santé. Mais si les éléments ne restent pas dans la mesure fixée à l’origine (je ne parle pas ici d’un surcroît d’activité ni d’un accroissement résultant d’un changement de classe, mais d’une rupture d’équilibre, de