Page:Hermès Trismégiste, 1866, trad. Ménard.djvu/344

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
218
HERMÈS TRISMÉGISTE.

humide vivent dans les lieux humides. De la sphère artistique et savante naissent ceux qui s’occupent d’art et de science ; de la sphère inerte ceux qui vivent dans l’inertie et l’oisiveté. Tout ce qui se fait et se dit sur la terre a sa source dans les hauteurs, d’où les essences nous sont dispensées avec mesure et équilibre, et il n’y a rien qui ne vienne d’en haut et qui n’y retourne.

— Explique-moi ce que tu dis, ô ma mère. Et Isis répondit : La très-sainte nature a mis dans les animaux une marque évidente de ces rapports. Le souffle que nous aspirons de l’air supérieur, nous l’exhalons pour l’aspirer encore, et il y a en nous des poumons pour opérer ce travail ; quand ils ferment les ouvertures destinées à recevoir le souffle, nous ne restons plus ici-bas, nous nous en allons. Il y a encore, ô mon fils glorieux, d’autres accidents qui détruisent l’équilibre de notre combinaison.

— Quelle est donc cette combinaison, ô ma mère ?

— C’est la réunion et le mélange des quatre éléments ; il s’en dégage une vapeur qui enveloppe l’âme, se répand dans le corps et communique son caractère propre à l’un et à l’autre. Ainsi se produisent les différences dans les corps et dans les âmes. Si le feu domine dans la composition du corps, l’âme, déjà naturellement ardente, en reçoit un surcroît de chaleur