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HERMÈS TRISMÉGISTE.

ils mieux que les autres à la crainte de la mort. Quant aux poissons, qui sont timides, ils ont reçu pour demeure un élément où la lumière est privée de sa double activité ; car dans l’eau le feu ne peut ni éclairer ni brûler. Chacun d’eux nageant à l’aide d’écailles ou d’épines, fuit où il veut, et sa faiblesse est défendue par l’opacité de l’eau. Ainsi les âmes sont enfermées dans des corps semblables à elles : dans les hommes les âmes douées de jugement, dans les volatiles les âmes sauvages, dans les quadrupèdes les âmes sans jugement dont la force est la seule loi, dans les reptiles les âmes rusées, car ils n’attaquent pas l’homme en face, mais en se plaçant en embuscade ; les poissons reçoivent des âmes timides et tout ce qui ne mérite pas de jouir des autres éléments.

Dans chaque classe d’animaux il s’en trouve qui transgressent les lois de leur nature. — Comment, ma mère, dit Hôros ? Et Isis répondit : Par exemple, un homme qui agit contre la raison, un quadrupède qui se soustrait à la nécessité, un reptile qui oublie sa ruse, un poisson qui perd sa timidité, un oiseau qui renonce à son caractère sauvage. Voilà ce qu’il y avait à dire sur la hiérarchie des âmes, sur leur descente, et sur la création des corps.

Ô mon fils, il se trouve dans chacune des classes quelques âmes royales ; il en descend de divers carac-