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LIVRE III.

bies, comme les phoques, les hydres, les tortues et nos crocodiles ; puis, que tous soient mis en liberté au même instant. Tous s’échapperont à la fois : les hommes iront vers les maisons et les places publiques, l’aigle dans l’éther, où sa nature le porte à vivre, les colombes dans l’air voisin, les éperviers dans l’air supérieur, les hirondelles dans les lieux habités par les hommes, les moineaux vers les arbres fruitiers, les cygnes dans les lieux où ils pourront chanter, les mouches à proximité de la terre, jusqu’où s’étend l’odeur de l’homme, car le propre de la mouche est de vivre de l’homme et de voler près de la terre ; les lions et les léopards vers les montagnes, les loups dans les solitudes ; les chiens suivront la piste des hommes, les lièvres gagneront les bois, les bœufs iront dans les champs et les prairies, les moutons dans les pâturages, les serpents dans les cavernes de la terre ; les phoques et les tortues rejoindront leurs semblables dans les gouffres et les courants, pour jouir à la fois, conformément à leur nature, du voisinage de la terre et de celui de l’eau. Chaque animal retournera, conduit par son discernement intérieur, dans le séjour qui lui convient. C’est ainsi que chaque âme, qu’elle soit humanisée ou qu’elle habite la terre dans d’autres conditions, sait où elle doit aller ; à moins que quelque fils de Typhon ne vienne dire qu’un taureau peut vivre