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LIVRE III.

— Explique-moi encore, mon auguste mère, pour quelle cause, dans les longues maladies, les hommes étant encore vivants, il y a une altération du discernement, de la raison et de l’âme elle-même. Et Isis répondit : Parmi les animaux les uns sont en rapport avec le feu, les autres avec l’eau, les autres avec la terre, les autres avec l’air, les autres avec deux ou trois de ces éléments, les autres avec tous les quatre. Réciproquement les uns ont de l’antipathie pour le feu, les autres pour l’eau, les autres pour la terre, les autres pour l’air, les autres pour deux, trois ou quatre éléments. Ainsi la sauterelle et toute espèce de mouche fuient le feu ; l’aigle, l’épervier et tous les oiseaux au vol élevé craignent l’eau ; les poissons craignent l’air et la terre ; le serpent craint l’air pur, comme tous les animaux rampants, il aime la terre ; tous les poissons se plaisent dans l’eau, les oiseaux dans l’air, et ils y passent leur vie ; ceux qui volent le plus haut aiment le feu et vivent dans son voisinage. Il y a même certains animaux qui se plaisent dans le feu, par exemple les salamandres, qui y habitent. Chacun des éléments est l’enveloppe des corps, et toute âme qui est dans un corps est appesantie et enchaînée par les quatre éléments ; il est naturel qu’elle ait du goût pour les uns, de la répugnance pour les autres, et c’est pourquoi elle ne jouit pas d’un bonheur parfait. Cependant,