Page:Hermès Trismégiste, 1866, trad. Ménard.djvu/331

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
205
LIVRE III.

hommes qui sont hors de notre terre très-sainte ont-ils l’esprit moins ouvert que ceux de notre pays ? Et Isis répondit : La terre est au milieu de l’univers comme un homme couché sur le dos et regardant le ciel ; ses différentes parties répondent aux membres humains. Elle tourne ses regards vers le ciel comme vers son père, afin de suivre dans ses changements les changements du ciel. Elle a la tête placée du côté du midi, l’épaule droite vers le vent d’est, la gauche vers le vent libyen, les pieds sous l’Ourse, le pied droit sous la queue, le pied gauche sous la tête de l’Ourse, les cuisses sous les régions du ciel voisines de l’Ourse, le milieu du corps sous le milieu du ciel. La preuve, c’est que les méridionaux qui habitent du côté de la tête ont une belle tête et de beaux cheveux ; les orientaux ont les mains hardies à la lutte et sont de bons archers, ce qui tient à la main droite ; les occidentaux sont fermes et se battent de la main gauche, les fonctions que les autres attribuent au côté droit appartiennent chez eux au côté gauche ; ceux qui sont sous l’Ourse se distinguent par leurs pieds et par la beauté de leurs jambes. Ceux qui habitent un peu plus loin de l’Ourse, dans le climat de l’Italie et de la Grèce, sont remarquables par la beauté des cuisses et des reins, et de là vient la tendance qu’ils ont à préférer les mâles. Cette partie du corps étant la plus