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HERMÈS TRISMÉGISTE.

teur les a modelées ; il n’y a parmi elles ni mâles ni femelles, cette distinction n’existe qu’entre les corps et non entre les incorporels. Si les unes sont plus énergiques, les autres plus molles, cela tient à l’air où tout se forme ; cet air est le corps qui enveloppe l’âme ; c’est une combinaison formée de terre, d’eau, d’air et de feu. Dans les femelles le mélange contient plus de froid et d’humide que de sec et de chaud ; l’âme qui y est renfermée est humide et disposée à la mollesse. Le contraire arrive dans les mâles ; il y a plus de sec et de chaud, moins de froid et d’humide ; aussi dans les corps ainsi formés les âmes sont-elles plus vives et plus énergiques.

— Comment naissent les âmes sages, ô ma mère ? Et Isis répondit : L’organe de la vue est enveloppé de tuniques ; quand ces tuniques sont épaisses et denses, la vue est obtuse ; si elles sont fines et subtiles, la vue est pénétrante. Il en est de même de l’âme ; elle a aussi ses enveloppes, qui sont incorporelles comme elle. Ces enveloppes sont des airs qui sont en nous ; quand ils sont subtils, clairs et transparents, alors l’âme est perspicace ; quand, au contraire, ils sont denses, épais et troubles, alors elle ne voit pas loin et ne distingue, comme dans les mauvais temps, que ce qui est devant les pieds.

Et Hôros dit : Pour quelle cause, ma mère, les