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LIVRE III.

fils Hôros, que les anges et les démons conducteurs sont guerriers, l’âme prend leur caractère et oublie le sien propre, ou plutôt le laisse de côté jusqu’à un nouveau changement de condition. Si ses guides sont pacifiques, elle-même suit sa course en paix ; s’ils sont amis des jugements, elle aime à juger ; s’ils sont musiciens, elle chante ; s’ils aiment la vérité, elle est philosophe. C’est une nécessité pour les âmes de suivre les goûts de ses conducteurs ; en tombant dans l’humanité, elles oublient leur propre nature, et en même temps qu’elles s’en éloignent elles se rapprochent de ceux qui les ont enfermées dans un corps.

— Ton explication est complète, ma mère, dit Hôros ; mais tu ne m’as pas encore appris comment naissent les âmes nobles.

— Il y a sur la terre, ô mon fils, des gouvernements différents : il en est ainsi parmi les âmes ; elles occupent des lieux différents, et celle qui sort d’un lieu plus glorieux est plus noble que les autres. De même, parmi les hommes, celui qui est libre est plus noble que l’esclave. Les âmes élevées et royales dominent nécessairement les autres.

— Comment les âmes naissent-elles mâles ou femelles ?

— Les âmes, mon fils Hôros, sont congénères entre elles, comme venant d’une même région où le créa-