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HERMÈS TRISMÉGISTE.

effluves du roi, et celui qui s’en rapproche le plus est plus roi que les autres. Le soleil, plus près de Dieu que la lune, est plus grand et plus fort qu’elle, et elle lui est inférieure par le rang comme par la puissance. Le roi est le dernier des Dieux et le premier des hommes. Tant qu’il est sur la terre, il ne jouit pas d’une divinité véritable, mais il a quelque chose qui le distingue des hommes et qui le rapproche de Dieu. L’âme qui est envoyée en lui vient d’une région supérieure à celle d’où partent les âmes des autres hommes. Les âmes destinées à régner descendent sur la terre pour deux raisons. Pour celles qui ont vécu sans reproche et qui ont mérité l’apothéose, la royauté est une préparation à la divinité. Pour les âmes divines qui ont commis une légère infraction à la loi intérieure et sainte, la royauté atténue le châtiment et la honte d’une incarnation ; leur condition, en prenant un corps, ne ressemble pas à celles des autres, elles sont aussi heureuses que lorsqu’elles étaient affranchies.

Quant aux variétés de caractère des rois, elles ne tiennent pas à leurs âmes, car toutes sont divines, mais à la nature des anges et des démons qui les assistent ; car les âmes destinées à de telles fonctions ne descendent pas sans cortége et sans escorte. La justice céleste sait les traiter comme il convient, tout en les éloignant du séjour de la béatitude. Lors donc, ô mon