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LIVRE III.

— Et ensuite, ô ma mère, dit Hôros, comment la terre a-t-elle obtenu cet effluve de Dieu ? — Je ne raconterai pas cette naissance, dit Isis ; je ne dois pas, ô puissant Hôros, exposer l’origine de ta race, de peur que les hommes ne connaissent dans l’avenir la génération des Dieux. Je dirai seulement que le Dieu souverain, le créateur et l’artiste du monde, lui accorda enfin, pour un temps, ton père Osiris et la grande Déesse Isis, pour apporter les secours attendus. Par eux la vie atteignit sa plénitude, les guerres sauvages et meurtrières eurent un terme ; ils consacrèrent des temples aux Dieux leurs ancêtres et instituèrent des sacrifices. Ils donnèrent aux mortels la loi, la nourriture et le vêtement. Ils liront, dit Hermès, mes écrits mystérieux, et, en faisant deux parts, garderont les uns et graveront sur des colonnes et des obélisques ceux qui peuvent être utiles aux hommes. Instituteurs des premiers tribunaux, ils ont fait régner partout l’ordre et la justice. À eux se rattache la foi des traités et l’introduction dans la vie humaine de la grande religion du serment. Ils ont enseigné comment on doit ensevelir ceux qui ont cessé de vivre. Ils ont interrogé les horreurs de la mort ; ils ont reconnu que le souffle du dehors aime à revenir dans les corps humains, et si la voie du retour lui est fermée, il produit une défaillance de la vie. Instruits par Hermès, ils écrivirent sur des