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HERMÈS TRISMÉGISTE.

siége de tous les êtres, je les porte tous et reçois en moi tout ce qui est tué. Tel est maintenant mon opprobre. Ton monde terrestre qui contient tout est privé de Dieu. Comme ils n’ont aucun sujet de crainte, ils transgressent toutes les lois et font passer sur mes épaules toutes sortes d’œuvres mauvaises. En moi rentre pour ma honte, ô seigneur, tout ce que produit la pourriture des corps. Moi qui reçois tout, je voudrais aussi recevoir Dieu. Accorde cette grâce à la terre, et si tu ne viens pas toi-même, car je ne puis te contenir, qu’il me vienne du moins un saint effluve de toi. Que la terre devienne le plus glorieux des éléments, et puisqu’elle seule donne tout à tous, qu’elle puisse s’honorer d’avoir reçu tes dons. »

Ainsi parlèrent les éléments, et Dieu, remplissant l’univers de sa voix sainte : « Allez, dit-il, enfants sacrés, dignes de la grandeur paternelle, n’essayez pas de rien innover, ne refusez pas à ma création votre ministère. Je vous enverrai un effluve de moi-même, un être pur qui inspectera tous les actes, qui sera le juge incorruptible et redoutable des vivants ; la justice souveraine s’étendra jusque sous la terre, et chaque homme recevra ainsi la récompense méritée. » Et ainsi les éléments mirent un terme à leurs plaintes et chacun d’eux reprit ses fonctions et son empire.