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LIVRE III.

çoivent leur juste punition, et on s’abstiendra de l’injustice. On craindra de violer les serments, et la folie aura un terme. Enseigne-leur la reconnaissance des bienfaits, afin que je fournisse ma flamme aux libations et aux sacrifices, et que de l’autel montent vers toi des fumées odorantes. Car maintenant je suis souillé, ô maître, et la témérité impie des hommes me contraint à brûler les chairs. Ils ne veulent pas me laisser dans ma nature, ils altèrent et corrompent ma pureté. »

L’air dit à son tour : « Je suis corrompu par les exhalaisons des cadavres, ô maître, je deviens pestilentiel et insalubre, et je contemple d’en haut des choses que je ne devrais pas voir. » L’eau reçut ensuite la parole, ô mon fils magnanime, et parla ainsi : « Ô père, créateur merveilleux de toutes choses. Démon incréé, auteur de la nature qui engendre tout par toi, ordonne aux eaux des fleuves d’être toujours pures ; car aujourd’hui les fleuves et les mers lavent les meurtriers et reçoivent les victimes. »

La terre parut enfin, ô mon glorieux fils, et parla ainsi : « Ô roi, chef des chœurs célestes et seigneur des orbites, maître et père des éléments qui font tout grandir et tout décroître, et dans lesquels tout doit rentrer, la foule impie et insensée des hommes me couvre, ô vénérable ; car je suis, par tes ordres, le