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HERMÈS TRISMÉGISTE.

Mômos plurent à Hermès ; il trouva que l’avis était sage et il le suivit : « Mômos, dit-il, la nature du souffle divin qui enveloppe tout ne sera pas inerte. Le maître de l’univers m’a chargé d’être son intendant et son pourvoyeur. Le Dieu au regard pénétrant observera et dirigera toutes choses ; [Adrastée[1].] et moi je fabriquerai un instrument mystérieux, une règle inflexible et infranchissable à laquelle tout sera soumis, depuis la naissance jusqu’à la dernière destruction, et qui sera le lien des choses créées. Cet instrument gouvernera ce qui est sur la terre et tout le reste. » C’est ainsi, dit Hermès, que je parlai à Mômos, et déjà l’instrument agissait. Aussitôt après les âmes furent incorporées, et je fus loué pour mon œuvre.

Et le monarque convoqua de nouveau l’assemblée des Dieux. Ils se réunirent et il leur parla ainsi : « Dieux qui avez reçu une nature souveraine et impérissable, et la direction de la grande éternité, vous dont la fonction est de maintenir à jamais l’harmonie mutuelle des choses, jusqu’à quand gouvernerons-nous un empire inconnu ? Jusqu’à quand ces choses seront-elles invisibles au soleil et à la lune ? Que chacun de nous travaille pour sa part à la création.

  1. Ce mot me parait être une note marginale intercalée dans le texte par un copiste. Il sert d’explication à ce qui suit : Adrastée est la personnification de cette loi nécessaire dont Hermès va parler.